1971 à Lüneburg/Allemagne Un style 3D techniquement brillant et formellement complexe est la marque de fabrique de DAIM. Style 3D signifie que l’écriture est formée non pas par des lignes de contour, mais par les effets de lumière et d’ombre des couleurs. On a presque l’impression qu’on peut toucher les lettres, comme si elles délaissaient leur dimension bidimensionnelle pour entrer dans notre monde tridimensionnel et perceptible. Elles suggèrent en effet d’être au-delà de la dimension dont elles font réellement partie ; elles essaient de s’imposer, en veulent plus, souhaitent faire partie intégrante du monde dynamique et, comme par bravade, elles nous étalent leur savoir-faire surdimensionné en se fondant, s’imbriquant dans un espace fantaisiste et coloré où elles se séparent, se hachent avant de se remélanger avec des systèmes de flèches (qui sortent de l’image et renvoient vers le monde « réel »), en s’intégrant dans la profondeur de l’espace et en s’en extrayant à nouveau, en se tendant entre deux points fuyants, en se désagrégeant, en éclatant, en se déchirant, en se brisant, oui, en se déstructurant littéralement – et les quatre lettres D A I M incarnent subitement une rupture par rapport à l’écriture normale aux conventions rigides, qui s’appuie plutôt sur les régularités apaisantes de ses formes pour satisfaire aux règles de lisibilité.
J’essaie de saisir le caractère de la voiture, tout en y opposant toutefois quelque résistance. Mes lettres ne sont alors visibles que sous une forme déconstruite faite de surfaces et de formes qui envahissent l’espace de l’objet, mais aussi la « scène » tout entière.