La Volvo 122 S blanche des Esslinger-Thür est un projet familial qui a débuté il y a trois décennies avec la passion pour une Volvo 123 GT rouge.
La fièvre Volvo est une sorte de «maladie héréditaire» pour de nombreux fans: une fois le virus contracté, il se transmet de génération en génération. C’est aussi le cas de Roger Esslinger-Thür: «J’ai grandi dans une Volvo 123 GT rouge.» Le père de Roger, mécanicien automobile de formation, a acheté sa première Volvo 123 GT après en avoir loué une, puis a été immédiatement pris par la fièvre Volvo. «Malheureusement, mon père a vendu sa Volvo 123 GT rouge il y a bien longtemps.» Le jeune homme de 36 ans, devenu à son tour père de famille, trouve encore cela très dommage: «J’ai réussi à retrouver la voiture, mais le propriétaire actuel ne veut pas la vendre.» Cela, Roger Esslinger-Thür le comprend aussi.
Une sorte de projet familial
Cependant, le chauffeur-livreur n’a jamais abandonné le rêve de posséder sa propre Volvo Amazon. «Quand mon père a pris sa retraite, j’ai pensé que restaurer une Volvo Amazon avec mon parrain pouvait être un projet familial.» Heureusement, son parrain avait une grange avec un pont élévateur où les trois pouvaient bricoler. Mais il fallait d’abord trouver une voiture à restaurer qui convienne. Et cela n’allait pas s’avérer si simple. «La condition était que la voiture ne devait pas présenter de rouille. De plus, mon budget en tant que jeune père de famille était limité. Puis j’ai commencé ma recherche…» Elle allait durer sept ans. Durant cette période Roger Esslinger-Thür a vu des dizaines, peut-être des centaines d’anciennes Suédoises; sans jamais trouver la bonne.
Cela devait être le dernier
«À ce moment-là, ma femme était déjà bien énervée. Je pouvais la comprendre: nous parcourions constamment toute la Suisse à la recherche d’anciennes Volvo Amazon. Je m’apprêtais à abandonner ma quête lorsque j’ai entendu parler d’un garagiste à Reichenburg qui, m’a-t-on dit, avait trois Amazon dans le hangar. J’ai fait une promesse à ma femme: «Juste un dernier coup de téléphone.» Et il a tenu sa promesse: ce dernier appel lui a finalement permis de trouver sa Volvo Amazon 122 S. «Parmi les trois Amazon que le vendeur avait dans le hangar depuis 30 ans, c’est cette B18 qui m’a plu le plus. Son prix était malheureusement au-dessus de mon budget. Mais comme le vendeur a vu que je n’étais pas un concessionnaire, mais un fan passionné de Volvo, il me l’a laissée en dessous du prix initialement demandé. Aujourd’hui encore, je lui en suis reconnaissant.»
Deux ans de travail
La Volvo 122 S n’avait rien perdu de sa beauté, même pendant le sommeil de la Belle au bois dormant. Il n’était même pas nécessaire de la repeindre: «Elle a juste été lavée, nettoyée, lustrée, c’est tout.» Par contre, côté mécanique, il y avait beaucoup à faire. «Après le travail, j’allais dans notre garage et je bricolais après la voiture», raconte Roger Esslinger-Thür. «Heureusement, mon père avait conservé de nombreuses pièces détachées de ses anciennes Amazon, en particulier des petites pièces telles que des interrupteurs et des charnières, difficiles à trouver. Étant électricien de formation, l’électricité n’était pas un problème pour moi. Heureusement, l’ancien propriétaire avait régulièrement entretenu la 122 S et l’avait fait tourner de temps en temps. Elle n’avait donc subi aucun dommage dû à l’immobilisation prolongée.»
La voiture familiale parfaite
Le fait qu’elle ressemble au final à une Volvo de rallye n’est pas un hasard: «Ces éléments étaient déjà montés sur l’Amazon de mon père.» Il s’agit notamment du spoiler avant, des seuils de porte et des «Chatzestägeli», comme Lionel, le fils de Roger, appelle le store à lamelles de la lunette arrière.
Roger Esslinger-Thür est reconnaissant non seulement à l’égard de son père et de son parrain, mais aussi et surtout de sa femme: «Sans Tamara, je n’aurais jamais pu mener à bien le projet. Elle a été d’un très grand soutien et m’a beaucoup aidé pour tout.»
Toute la famille est maintenant récompensée par des sorties régulières le week-end, que ce soit pour une virée ou un rassemblement d’oldtimers, où sa Volvo Amazon 122 S blanche est à chaque fois le point de mire. Ainsi, la Volvo 122 S est toujours la voiture familiale parfaite, même après plus de cinq décennies.